mercredi, juin 14, 2006

Hagen Dasz

Triple chocolat. Ce soir, ça prend ça. Je ne m'éterniserai pas sur le sujet, il est d'ordre technologique, cybernétique et c'est d'un ennui qui serait mortel si ça n'était pas aussi câlissement stressant.

Je m'étais réveillée en me disant que j'allais vous raconter monsieur Sinoussi qui m'a fait découvrir Harper Lee ou mon capitaine tatoué du champ de luzerne ou cette femme blonde bourgeoise et raciste que j'ai vue s'abandonner comme une amante comblée dans les bras de l'infirmier haïtien qui a bercé ses derniers moments.

Je pensais que j'allais peut-être vous raconter la fois où Jeanne Moreau m'a consolée d'un chagrin d'amour dans une toilette de la place des arts. Que je vous dirais tout tout tout de Gainsbourg Serge quand il est venu à Rouyn et qu'ils m'ont assise à côté de lui dans l'avion. Avec l'hôtesse de force sur ses genoux. Pied nus dans ses tennis. Il avait rebaptisé Rouyn Noranda "Rwanda" et il débarquait en Abitibi, convaincu que c'était l'Afrique. Ou quand, petite fille sous l'immense table grand' paternelle, j'ai été la seule à voir que ma tante Martha avait une liaison avec le curé. Et que le curé, il savait parfaitement quoi faire de ses mains. Damn right!

J'étais bucolique, légère. Paf! Kaput. T'écriras pas aujourd'hui ma fille.

Delayed gratification? Not for me. Je suis une fille du maintenant tu-suite, dear God I pray for patience AND I WANT IT RIGHT NOW.

D'où la Hagen Dasz, la tarte rhubarbe fraise, la chaise longue en bambou et des draps en lin, une folie furieuse. Je répète, une folie furieuse.

Je sais. C'est de la compensation. Y'as pas une méthadone aussi forte que le kick de rentrer dans l'histoire, de monter à cheval dessus et de partir en fou.

Dans la section potins, y'avait Marc Labrèche qui s'achetait des draps aussi. Moins beaux que les miens cependant. Fin des potins.

Toute cette agitation m'a complètement perturbée. Non seulement je ne vous ai pas écrit, mais je n'ai même pas écrit ce qui devrait me servir à payer les draps que je viens de m'acheter.

Et croyez moi, il va bien falloir les payer!